Hindouisme

Brahmanisme - Védisme

LA SMRITI : (tradition transmise par mémoire)

LES 6 DHARSHANAS (points de vues orthodoxes) :

SAMKHYA

Un des six systèmes philosophiques du Brahmanisme visant à des fins morales plus que philosophiques.

Le Samkhya est une philosophie qui établit les principes sur lesquels le Yoga fonde sa pratique. Le yoga et le Samkhya sont considérés comme les deux aspects (pratique et théorique) d'une même doctrine.

Fondé par Kapila le sage eu VIIè siècle avant JC. Les textes ont été codifiés pour la première fois par Ishvarakrishna au quatrième siècle après JC.

Ce système considère que, selon la loi de la causalité, l'existence détermine la souffrance.

Le Samkhya permet à l'homme d'atteindre le but Ultime de l'existence, il trouve son application naturelle dans le Yoga.

Le Samkhya nous convie à savoir ce qu'est le monde manifesté, s'il existe un non-manifesté et ce qui, en nous, peut connaître le manifesté et le non manifesté.

Le Samkhya développe sa conception du déploiement de Purusha et Prakriti.

Le Samkhya est fondamentalement DUALISTE mais sa structure d'ensemble demeure valable pour la compréhension du cosmos et des techniques de yoga.

La philosophie du Samkhya, importante pour la compréhension du Yoga n'est pas une structure immuable.

Au cours de son évolution, elle est partie d'éléments non-aryens, a été reprise par des penseurs aryens et a connu une évolution la faisant passer du théisme au non-théisme.

Encore de nos jours, des tentatives sont faites pour résoudre les contradictions que la séparation Prakriti - Purusha semble entraîner.

Le Samkhya est NON THEISTE, il considère que l'existence ou la non-existence de dieu est indépendante de la libération spirituelle de l'homme, que l'on ne peut prouver l'existence de dieu et que l'on peut faire abstraction du concept dieu pour l'explication du monde matériel.

Les notions importantes du Samkhya sont :

BRAHMAN est la cause première non causée, ce nom ne peut être traduit par Dieu, c'est l'Absolu dont la meilleure définition est le silence.

Les penseurs indiens ont toutefois attribué 3 attributs à Brahman :

Brahman, Principe Suprême et unique ne peut par sa nature même devenir un objet de perception. Nous n'avons pas la possibilité d'entretenir une relation personnelle avec lui (d'ailleurs peu de Temples Hindous lui sont dédiés!).

Comment Brahman passe du non manifesté au manifesté?

A la source il y a un DESIR de manifestation qui naît dans l'Absolu. L'énergie cosmique fondamentale, source de toutes les énergies manifestées, qui se trouve en équilibre absolu pendant la nuit de Brahman, se polarise.

Dans Brahman une polarisation fondamentale s'effectue : PURUSHA ET PRAKRITI. De ces deux principes, toute la manifestation découle par un déploiement progressif.

PURUSHA :

INFLUENCE DU PURUSHA :

Purusha n'est pas producteur ni production mais c'est son influence qui met en branle Prakritti et fait émettre les mondes. La manifestation jaillit de la proximité du Purusha et Prakritti. (On peut comparer Purusha à un aimant qui tout en restant immobile, met en mouvement les particules de fer.)

PRAKRITI :

purusha

 

DEVELOPPEMENT DE LA MANIFESTATION :

Purusha assiste en témoin aux étapes de la manifestation.

C'est Prakritti qui émet un principe (tattva) qui va en émettre un autre et ainsi de suite.

Chaque étape est un tattva.

Ainsi, toute la création est la manifestation de ce qui est déjà inhérent dans la cause première.

LES TATTVA

Comme nous l'avons vu, au départ nous avons la polarisation de Brahman qui donne Purusha et Prakritti.

Au départ les 3 gunas de Prakritti sont en équilibre, mais à cause de la proximité de Purusha, il va se produire un déséquilibre dans les gunas et sattva va prédominer.

La prakritti va alors produire Mahat, "le grand Principe" .

C'est l'intellect divin. Substrat de toute compréhension.

La seconde production de Prakritti est AHAMKARA, facteur d'individuation, notion du moi. C'est ce qui fait dire, "JE".

Introduit dans la conscience l'opposition entre sujet et objet (moi de la psychologie freudienne). A la troisième étape, il y a une bifurcation du processus évolutif, celui-ci se divise en deux courants qui vont former :

Ce dédoublement résulte de la division créée par Ahamkara entre "je" et "cela". Nous avons alors Guna sattva qui donne naissance aux onze facultés du monde subjectif et gunas tamas qui produit les 5 qualités sensibles puis les 5 éléments grossiers qui forment le monde objectif. Guna rajas active l'émergence.

ISHVARA

Ishvara est le Dieu personnel auquel on peut s'adresser.

C'est une catégorie spéciale du Soi.

C'est l'intermédiaire entre l'Absolu total (Brahman) et le Soi Manifesté dans les êtres humains.

Ishvara n'est pas touché par les obstacles qui lient le Soi, il ne s'identifie pas aux modifications de la substances mentale (Vrittis), il est au-dessus du Karma, des Samskaras (impressions mentales laissées par les évènements passés) et des Vasanas (mémoire de l'espèce, les instincts).

En lui, le germe de l'omniscient se trouve au maximum.

Ishvara est le maître des premiers grands sages et pour lui il n'y a pas de limitation de temps ni d'espace.

D'essence divine, il est la source de toute vie spirituelle depuis l'origine.

Patanjali fait remonter l'enseignement du Yoga à une révélation directe de la part d'Ishvara aux grands maîtres de l'Antiquité (-3200 à 476). Donc sans lui, pas d'enseignement spirituel, pas de Yoga.

Le mot qui exprime lshvara est la syllabe mystique (PRANAVA) OM et la répétition de ce mantra permet d'entrer dans sa signification. Ishvara est par dessus tout, il est le maître, le seul en son genre.

II a une valeur de symbole, il est exemple. Ishvara est un modèle mais il n'est pas une figure historique ni mythologique.

n'y a pas d'analogie entre lshvara et l'homme.

Ishvara est un moyen et pas une fin. La fin du yoga est la liberté. Dieu n'est pas le sauveur mais il est au coeur de l'homme.

Dieu est le Distinct qui fait prendre conscience à l'homme de sa différence humaine. En même temps, la contemplation véridique de ce qui est indistinct le fait apercevoir comme celui en quoi s'annihilent toutes les différences, les paires d'opposés, ce à quoi tout advient.

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